Page:Scott - Le Lord des îles, Gosselin, 1824.djvu/48

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III.

Les convives ne voyoient rien d’extraordinaire dans ces alternatives d’une joie folle et d’une longue rêverie. : Ils attribuoient son air distrait à la pensée des doux ravissemens qu’il devoit goûter bientôt ; et les vifs transports d’une gaieté subite leur sembloient l’expression du bonheur-d’un nouvel époux. Ils ne furent pas les seuls à se tromper. L’orgueilleux Lorn lui-même, soupçonneux au-tant que fier et jaloux de sa noble race, et l’habile chevalier d’Argentine, que l’Angleterre avoit député en Écosse pour resserrer les nœuds de la ligue des îles occidentales, crurent l’un et- l’autre trouver dans l’humeur de Ronald le trouble et les transports d’un amant.

Mais il étoit un cœur accablé de tristesse, un œil rem-pli dé larmes, qui pénétroient ce mystère, et qui épi