Page:Scott - Le Pirate, trad. de Defauconpret, Librairie Garnier Frères, 1933.djvu/10

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été posées ; il n’est que trop vrai qu’il n’a pas reçu les développements nécessaires, autrement ces réflexions seraient sans motif. La peinture de Norna possédant le pouvoir et la faculté de faire partager aux autres cette croyance dans ses dons surnaturels qui égare sa propre raison, a aussi quelque chose de très improbable ; cependant, au milieu d’une population ignorante et ridicule, d’étonnants succès sont quelquefois obtenus par un imposteur enthousiaste. Ceci rappelle le couplet qui nous assure


« Qu’il est plus doux d’être trompé que de tromper soi-même. »


J’en conviens ici, comme je l’ai observé ailleurs, une fiction qui rapporte à des causes naturelles les apparences ou les incidents d’un rôle surnaturel, présente souvent dans ses détails des invraisemblances presque égales à celles d’un conte de revenants : le génie même de mistress Radcliff n’a pas toujours vaincu cette difficulté.


Abbotsford, 1er mai 1834.