Page:Scott - Oeuvres de Walter Scott, trad Defauconpret, 1836.djvu/386

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I.

— La rose a plus d’éclat lorsqu’elle vient d’éclore, et l’espérance brille surtout quand elle naît au milieu des craintes ; la rose est bien plus suave si elle est encore humide de la rosée du matin ; l’Amour a plus d’attraits quand il verse des larmes : beau rosier sauvage, que l’imagina-

CHANT QUATRIÈME. 389

tion embellit encore, je couronne ma tête de tes fleurs, emblème de l’espérance et de l’amour.

Ainsi parlait le jeune Norman, héritier d’Armandave, à l’heure où le soleil se levait sur les ondes du Vennachar.

II.

Le souvenir de sa bien-aimée inspirait le nouvel époux, qui soupirait en murmurant le nom de Marie. Pendant qu’il dépouillait le rosier de ses fleurs, il avait à ses pieds son arc et sa hache : car il avait été placé en sentinelle entre le lac et le bois. Mais silence ! les pas d’un guerrier qui s’approche retentissent sur le rocher : Norman saisit ses armes à la hâte.

— Arrête, ou tu péris ! dit-il... Quoi ! c’est toi ! ajoute-t-il aussitôt en reconnaissant Malise ; te voilà bientôt de retour de Donne ! ton empressement et ton regard m’annoncent que tu apportes des nouvelles de l’ennemi.

En effet, pendant que le clan se rassemblait sous les drapeaux du Chef, Malise était allé remplir un message secret.

— Où repose Roderic ? demanda l’écuyer.

— Il s’est endormi à l’écart dans cette ravine, répondit Norman : je vais te guider vers sa couche solita