Page:Scott - Oeuvres de Walter Scott, trad Defauconpret, 1836.djvu/396

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aient jamais pu engager le dernier des vassaux de Roderic à te conduire ici saris que son Chef en fut d’abord informé !

XVII.

— Aimable Hélène, dit le chevalier, ma vie doit m’être chère puisqu’elle mérite ta sollicitude : toutefois la vie n’est pour moi qu’un vain souffle quand l’amour ou l’honneur sont mis en balance avec elle. Que je profite donc du hasard qui nous réunit pour te déclarer avec franchise Ynonespoir et mes intentions. Je viens pour t’arracher d’un

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désert où jamais n’a brillé une fleur aussi belle ; je veux t’entraîner loin de ces lieux, théâtre de guerre et de earnage. Mies chevaux m’attendent près de Bochastle ; ils nous auçont bientôt conduits jusqu’aux portes de Stirling. Je te déposerai dans un asile délicieux ; je veillerai sur toi comme sur une fleur précieuse !...

— Arrête, chevalier ! interrompit Hélène ; ce serait un artifice coupable de dire que je ne devine pas ton espoir : ma vanité a écouté une première fois tes louanges avec trop de complaisance ; cet appât fatal t’a fait braver les périls et la mort. Comment, hélas ! réparer les malheurs que ma vanité a causés !... Une seule ressource me reste... je veux tout avouer ;... oui, je veux forcer mon cœur à se punir lui -même ; sa légèreté a failli me perdre ! que la honte de cet aveu m’obtienne ton pardon ! … Mais d’abord sache que mon père est proscrit, exilé, déclaré traître à son roi. Le prix du sang est sur sa tête ; ce serait s’exposer à l’infamie que de m’accepter pour épouse... Tu ne te rends pas à ces motifs ?.... Hé bien ! apprends toute la vérité ! Fitz-James, il est un noble jeune homme,... s’il vit encore,... qui s’est exposé à tout pour moi et pour les miens... Te voilà maître du secret de mon cœur ; pardonne-lui : sois généreux, et pars.

XVIII.

Fitz-James connaissait toutes les ruses qui séduisent le cœur volage d’une jeune beauté, mais il sentit bientôt qu’ici toutes les ruses seraient inutiles : les yeux d’Hélène ne laissèrent échapper aucun de ces regards qui démentent un premier refus ; elle témoigna toute la confiance d’un cœur innocent ; quoique le vermillon de la pudeur colorât ses joues, elle déclara son amour avec le douloureux soupir du désespoir, comme si, privée de son cher Malcolm, elle eût gémi sur sa tombe.

Fitz-James perdit toute espérance ; Hélène ne lui insp