Page:Scribe - Œuvres complètes, éd. Dentu, vol. 44.pdf/199

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ANCKARSTRŒM, à part, lentement, et comme sortant d’un songe.
––––––––Je lui donnais ma vie !
––––––––Il m’enlevait l’honneur !
––––––––Ah ! l’enfer en furie
––––––––Fermente dans mon cœur !
Ensemble.
AMÉLIE, à part.
––––––––De honte et d’infamie
––––––––Je sens rougir mon front !
––––––––Grand Dieu ! prenez ma vie
––––––––Pour venger son affront !
ANCKARSTRŒM.
––––––––Trahison ! infamie
––––––––Que mes mains puniront !
––––––––C’est trop peu de sa vie
––––––––Pour venger mon affront !
DE HORN, WARTING et LES CONJURÉS.
––––––––La rencontre est jolie !
––––––––Et longtemps, j’en réponds,
––––––––D’une telle folie
––––––––A la cour nous rirons…
––––––Ah ! ah ! longtemps nous en rirons !
DE HORN, à ses compagnons.
––Amis, quittons ces lieux où l’on peut nous surprendre.
WARTING, gaiement.
––––––Que craignons-nous ? Pour nous défendre,
––N’avons-nous pas l’ami, le favori du roi !
ANCKARSTRŒM, à part, avec une rage concentrée.
––Son ennemi mortel !

(S’adressant à Warting.)

––Son ennemi mortel ! Ou chez vous, ou chez moi,
––Il faut que je vous parle.