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à moitié évanouie, dans la boutique, où l’on s’empresse autour d’elle… et quand elle eut repris ses couleurs…

AIR.
––––––––––Vermeille et fraîche,
–––––––––C’était de la pêche
–––––––––Le doux incarnat !
–––––––––La rose nouvelle
–––––––––Placée auprès d’elle,
–––––––––Aurait moins d’éclat !
–––––––Par mon ordre, en peu d’instants
–––––––Sa cornette chiffonnée,
––Sa robe par sa chute et noircie et fanée,
–––––––Se changent en vêtements
–––––––––––Elégants !
––––––––Y compris, et pour cause,
––––––––Le joli bonnet rose,
––––––––––Bonnet fatal,
–––––––Cause heureuse de tout le mal !

Qu’elle était belle alors !

––––––––––Vermeille et fraîche, etc.
––––––––Non jamais les duchesses,
––––––––Qui règnent en maîtresses
––––––––Au palais de nos rois,
––––––––N’auront de ma grisette
––––––––Ni la grâce coquette
––––––––Ni le piquant minois !
LESCAUT.

Je comprends, mon colonel.

LE MARQUIS.

Ce que tu ne pourrais comprendre… c’est la joie de cette jeune fille en se voyant si belle ; c’était un ravissement, si vrai, si naïf, que je restais en extase devant son bonheur ! « Dans une pareille toilette, m’écriai-je, vous ne pouvez retourner chez vous à pied, voulez-vous me permettre de vous reconduire ? — Bien volontiers. » Et nous voilà assis