Page:Scribe - Œuvres complètes, éd. Dentu, vol. 67.djvu/177

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

MAÏMA, s’asseyant près d’elle.

Que veux-tu ?… les marchandes alors se croisent les bras et causent.

BALKIS.

Causons ! Aussi bien, je suis inquiète de Xaïloum.

MAÏMA.

Qu’est-ce que c’est que Xaïloum ?

BALKIS.

Un bon jeune homme, d’une bonne famille, son père est vitrier dans la rue du grand bazar, et lui est ouvrier en châles de cachemire… un fameux ouvrier… quand il travaille, mais volontiers il aime mieux flâner et courir les rues.

MAÏMA.

C’est-à-dire qu’il ne fait rien.

BALKIS.

Lui ! il n’y a pas d’ouvrier plus occupé. Il est mêlé à toutes les querelles… mais ça ne sera plus comme ça quand il m’aura épousée, ou je me fâcherai tant et si bien qu’il n’aura pas besoin de chercher des disputes hors de son ménage.

MAÏMA.

C’est donc ton amoureux ?

BALKIS.

Dame ! Faut bien en avoir un au moins !… Et toi, est-ce que tu n’as pas d’amoureux ?

MAÏMA, soupirant.

Non !

BALKIS.

Comme tu es en retard !… toi qui as plus d’instruction et d’esprit à toi toute seule que toutes les commerçantes en détail du grand marché, car tu sais lire et écrire !