Page:Scribe - Œuvres complètes, éd. Dentu, vol. 67.djvu/181

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BALKIS.

Qu’est-ce donc, Xaïloum ? Qu’y a-t-il de nouveau ?

XAÏLOUM.

Je me suis couvert de gloire et de poussière, ils m’ont nommé un des chefs… ça m’était dû !

BALKIS.

Ça me fait peur… il n’arrive pas une mauvaise affaire dans la rue que tu n’y prennes part.

XAÏLOUM.

Cette fois-ci, c’est bien mieux, c’est moi qui en suis cause.

BALKIS.

Ah ! mon Dieu !

XAÏLOUM.

Je me rendais à l’ouvrage en chantant, c’est mon habitude… voilà qu’un soldat en faction sur la place du palais me dit : « On ne chante pas ! Le Kaïmakan actuel ne veut pas qu’on chante. » — Moi de me récrier. — « Le Kaïmakan ne veut pas qu’on crie, » et il se met en mesure de me donner la bastonnade, moi je refuse, il appelle la garde, j’appelle les camarades qui passaient… Mêlée générale. On se met à casser les croisées du gouverneur et celles des palais voisins… cela m’allait, attendu que mon père est vitrier et je lui ai donné de l’ouvrage, je m’en vante !

MAÏMA.

Malheureux ! Qu’avez-vous fait ?

XAÏLOUM.

Ce n’est rien encore. Le seigneur Bababeck, le grand échanson qui venait de rentrer chez lui, met le nez à la fenêtre pour observer l’ennemi et faire son rapport. Il y avait là par bonheur, sur la grande place, une voiture non attelée, une charrette d’oranges…

BALKIS, avec effroi.

Ah ! mon Dieu !