Page:Scribe - Œuvres complètes, éd. Dentu, vol. 67.djvu/241

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XAÏLOUM.

Le gouverneur demande à boire.

(Mouvement parmi les conjurés, Maïma les regarde et redouble d’attention. Elle ne les quitte pas des yeux, en allant prendre sur un dressoir et en guise de coupe, un bassin en or qu’elle présente à Bababeck.)

BABABECK, à qui un des conjurés vient de remettre une grande aiguière.

A boire ! (un peu troublé.) Oui… oui… comme échanson… cela me regarde… C’est le devoir de ma charge.

MAÏMA, s’arrêtant devant lui et le regardant pendant qu’il tient l’aiguière ; à part.

Comme il est ému ! C’est là qu’est le danger, (Haut.) Versez, mais versez donc !

BABABECK.

Je verse !…

MAÏMA, lentement.

Et moi, je vais dire au gouverneur avec quel zèle vous remplissez votre charge.

(Elle sort.)

BABABECK, allant vers les conjurés.

C’est fait !…

PÉRIZADE.

Dieu ! pourvu qu’il ait soif !

KALIBOUL.

Les gouverneurs de Lahore ont toujours soif !…

LE CHŒUR.
Des bords du Caucase et du Gange, etc.
LES CONJURÉS, à voix basse.
Doux moment qui nous venge, etc.

(Maïma sort en ce moment du pavillon, émotion des conjurés.)

MAÏMA, s’approchant de Bababeck.
Grand échanson, notre doux maître
Trouve ce breuvage parfait,

(Geste de joie des conjurés.)