Page:Scribe - Théâtre, 14.djvu/240

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
222
ROBERT-LE-DIABLE
Quand vint à la cour de son père
Un prince au parler séducteur ;
Et Berthe, jusqu’alors si fière,
Lui donna sa main et son cœur.
Funeste erreur ! fatal délire !
Car ce guerrier était ; dit-on,
Un habitant du sombre empire :
C’était… c’était un démon ?
CHŒUR.
Ah ! le conte est fort bon ;
Comment ne pas en rire ?
Quoi, c’était un démon ?
RAIMBAUT.
Oui, c’était un démon !
DEUXIÈME COUPLET.
De cet hymen épouvantable
Vint un fils, l’effroi du canton !
Robert, Robert, le fils du diable,
Dont il porte déjà le nom.
Semant le deuil dans les familles,
En champ clos il bat les maris,
Enlève les femmes, les filles
Et s’il paraît dans le pays…
Fuyez, fuyez, jeune bergère,
Car c’est Robert ; il a, dit-on,
Les traits et le cœur de son père,
Et comme lui c’est un démon.
CHŒUR.
Ah ! le conte est fort bon ;