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ROBERT.
- Oui, par reconnaissance.
BERTRAM.
- C’est le mot de tous les ingrats.
Ah ! crois donc ce langage ;
ROBERT.
- Bertram, tu ne la connais pas ?
- Tais-toi, je crains ta funeste influence.
- En moi j’ai deux penchans : l’un qui me porte au bien,
- Naguère encor j’en sentais la puissance ;
- L’autre me porte au mal, et tu n’épargnes rien
- Pour l’éveiller en moi.
BERTRAM.
- Que dis-tu ? quel délire !
- Quoi ! tu peux te méprendre au motif qui m’inspire ?
- Tu doutes de mon cœur ?
ROBERT.
- Non, non, tu me chéris ;
- Je le crois.
BERTRAM.
- Oui, Robert, cent fois plus que moi-même.
- Tu ne sauras jamais à quel excès je t’aime !
ROBERT.
- Ne me donne donc plus que de sages avis.
BERTRAM.
- À la bonne heure ! et tiens, pour bannir la tristesse,
- Mêlons-nous à ces chevaliers.
- Tente le sort du jeu, partage leur ivresse :
- Nous avons besoin d’or, qu’ils soient nos trésoriers !
ROBERT.
- Oui, le conseil est bon.