Page:Scribe - Théâtre, 14.djvu/279

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ROBERT.
Parle ; nous sommes seuls ! Perdu… déshonoré,
Je n’espère qu’en toi… du moins tu l’as juré.
BERTRAM.
Et je tiens mes sermens. On nous tendit un piége,
Si pendant le tournoi, dans ces vastes forêts,
On égara tes pas… c’est par un sacrilége :
C’est par là qu’un rival a détruit nos projets :
Des esprits infernaux il employa les charmes.
ROBERT.
Que faire alors ?
BERTRAM.
Que faire alors ? Le vaincre par ses armes,
L’imiter.
ROBERT.
L’imiter. Eh ! comment ? Est-il donc des secrets
Pour conjurer les esprits invisibles ?
BERTRAM.
Oui.
ROBERT.
Oui. Les connaîtrais-tu ? réponds !
BERTRAM.
Oui. Les connaîtrais-tu ? réponds ! Je les connais.
Et ces mystères si terribles
Ne sont rien quand on a du cœur
En auras-tu ?
ROBERT.
En auras-tu ? Bertram !…
BERTRAM.
En auras-tu ? Bertram !… Je crois à ta valeur.
Écoute : on t’a parlé de l’antique abbaye