Page:Scribe - Théâtre, 5.djvu/327

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MADAME DE MELCOURT.

Il ne s’agit pas de cela, monsieur, mais de mon oncle à qui l’on a tout dit, et qui va lui-même courir aux informations chez M. Derbois, conseiller, qui connaît tous les médecins de Paris ; il va partir dans l’instant, car il a même fait demander un fiacre.

DELMAR.

Un fiacre ! c’est bon ; nous avons du temps à nous ; vite l’Almanach des 25,000 adresses.

(Il l’ouvre.)
MADAME DE MELCOURT.

De là, il doit aller au Palais-Royal, chez les libraires du docteur, pour demander le fameux Traité du Croup, et sa visite fera époque, car c’est peut-être le premier exemplaire qui se sera vendu de l’année.

DELMAR.

Rassurez-vous car l’on peut tout réparer. (Appelant.) John ! François ! Toute la maison ! (Allant à son secrétaire.)

MADAME DE MELCOURT.

Eh bien ! que faites-vous donc ?

DELMAR.
Air : L’amour qu’Edmond a su me taire.

-----Dans notre sagesse ordinaire,
Notre budget tantôt fut arrêté ;
-----Et voilà, dans mon secrétaire
Trois mille francs que j’ai mis de côté.

MADAME DE MELCOURT.

Chez un auteur, mille écus ! quel prodige !

DELMAR.

Pour mes plaisirs je les avais laissés ;
Ils vont sauver un ami que j’oblige ;
Selon mes vœux les voilà dépensés.