Page:Scribe - Théâtre, 7.djvu/386

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GUIDO, à part.

C’est ça, patte de velours.

MINETTE.

Guido, mon ami ! mon bon ami, dites-lui de s’en aller.

GUIDO.

S’en aller ! cette bonne Marianne qui vous a élevée !

MINETTE.

Je l’aimerai toujours, mais loin d’ici.

(Elle passe plusieurs fois sa main par dessus son oreille.)
GUIDO, à part.

Allons, nous allons avoir de l’orage. (D’un air piqué.) Minette, vous n’avez pas réfléchi à ce que vous demandez.

MINETTE, câlinant avec sa main.

Mon ami !

GUIDO, avec dignité.

Minette, vous me faites de la peine.

MINETTE.

Vous me refusez ; allez, je ne vous aime plus.

(Elle lui donne un coup de griffe sur la main.)
GUIDO.

Dieu ! que c’est traître ! (À part.) Ah ça, elle a conservé de singulières manières ! il faudra là-dessus que je lui fasse la morale, ou du moins que je lui fasse les ongles. (Haut.) Ma chère, vous m’avez fait mal.

MINETTE, s’éloignant.

Laissez-moi, monsieur, ne me parlez plus, puisque vous reconnaissez si mal la tendresse que l’on a pour vous.