Page:Scudéry - Artamène ou le Grand Cyrus, cinquième partie, 1654.djvu/261

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celle que je vous donne n’eſt precieuſe, il ne ſoubçonnera ſans doute pas un homme comme vous, de s’eſtre laiſſé ſuborner. Enfin il falut ceder à la liberalité d’Abradate en l’acceptant : en ſuitte je fus chez le Roy de Pont, qui me donna ſa reſponce pour la Princeſſe ſa Sœur : & qui me chergea tout de nouveau, de vous aſſurer que vous pouviez touſjours attendre de luy, tout ce qui ne prejudiceroit point à ſon amour. Apres cela, Aglatidas ayant remis la Lettre du Roy de Lydie entre les mains de Cyrus, il y leût ces paroles.


CRESUS A CYRUS.

Quelque ſujet que j’aye de traitter le Prince Artamas en criminel d’Eſtat, je ne laiſſe pas de vous aſſurer qu’à voſtre conſideration, & à la priere de deux Princes qui ont ſecondé la voſtre, je le traitteray en Priſonnier de guerre : & meſme avec beaucoup de douceur. Je ſouhaite que je ſois ſouvent en eſtat de vous rendre de pareils offices : & que je ne me trouve jamais dans la neceſſité d’en recevoir de ſemblables de vous.