Page:Scudéry - Artamène ou le Grand Cyrus, première partie, 1654.djvu/75

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ARTAMENE
AU ROY D’ASSIRIE.


Ie ne manque jamais à ce que j’ay promis, non plus qu’à ce que je dois : ainsi vous devez estre assuré, de me voir observer inviolablement, toutes les choses dont nous sommes convenus. Je souhaite seulement, que nous soyons bien tost en estat, de disputer un prix dont je suis indigne : mais que personne ne possedera pourtant jamais, que par la mort.

D’ARTAMENE.

Ces Tablettes estant cachetées, il les donna à cét homme qui luy avoit apporté les autres ; qui s’estant approché de son oreille, luy dit qu’il avoit ordre du Roy d’Assirie, de luy apprendre, en cas qu’il eust quelque chose à luy mander, qu’il s’estoit retiré à Pterie : Ville dont Aribée avoit esté Gouverneur aussi bien que de Sinope, & qu’il avoit remise en ses mains. Apres cela cét homme sortit ; & Artamene sortant aussi, continua de faire le tour de la Ville ; pour s’en aller à un Temple, à une stade de Sinope ; qui luy estoit considerable, pour plus d’une raison ; puis que c’estoit le lieu, où il avoit commencé d’aymer. De là, sans sçavoir precisément ce qu’il cherchoit, ny ce qu’il faisoit ; il se