Page:Sedaine - Théâtre.djvu/337

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GOTTE.

Il l’est, madame, le facteur est venu ce matin.

LA MARQUISE.

J’en jouerai ce soir : cela amusera monsieur de Clainville… Je vais broder… Non, approchez une table, je veux écrire. Ah, dieux !

GOTTE, approche une table.

La voilà.

LA MARQUISE, regarde les plumes et les jette.

Ah ! pas une seule plume en état d’écrire.

GOTTE.

En voici de toutes neuves.

LA MARQUISE.

Pensez-vous que je ne les vois pas ?… Faites donc fermer cette fenêtre… Non, je vais m’y remettre, laissez. (La marquise va se remettre à la fenêtre)

GOTTE.

Ah ! de l’humeur, c’est un peu trop. Voilà donc de la morale : de la morale ! il faut que je lise cela, pour savoir ce que c’est que la morale. (Elle lit.) Essai sur l’homme. Voilà une singulière morale. Il faut que je lise cela… (Elle remet le livre.)

LA MARQUISE.

Gotte, Gotte.

GOTTE.

Madame ?

LA MARQUISE.

Sonne quelqu’un. Cela sera plaisant… Ah ! c’est un peu… Il faut que ma réputation soit aussi bien établie qu’elle l’est, pour risquer cette plaisanterie.