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MADEMOISELLE ADÉLAÏDE.

J’en conviens, madame ; et pour vous confirmer dans l’idée que je mérite que l’on prenne de moi, je vous dirai quelle est la mienne sur la conduite de monsieur de Clainville à mon égard. Il y a quelques mois…

LA MARQUISE.

Asseyez-vous, je vous en prie.

MADEMOISELLE ADÉLAÏDE, s’assied, ainsi que la marquise et la gouvernante.

Il y a quelques mois que monsieur de Clainville vint à mon couvent ; il était accompagné d’un gentilhomme de ses amis : il me le présenta. Il me demanda, pour lui, la permission de paraître à la grille ; je l’accordai. Il y vint… je l’ai vu… quelquefois… souvent même ; et lundi passé, monsieur le marquis revint me voir ; il me dit de me disposer à sortir du couvent. Dans la conversation qu’il eut avec moi, il sembla me prévenir sur un changement d’état. Quelques jours après (c’était hier) il est revenu un peu tard ; car la retraite était sonnée. Il m’a fait sortir, non sans quelque chagrin ; j’étais dans ce couvent dès mon enfance ; et il m’a conduite ici. Voici, madame, toute mon histoire ; et s’il était possible que j’imaginasse quelque sujet de craindre l’homme que je respecte le plus, ce serait près de vous que je me réfugierais.


Scène XII

LES PRÉCÉDENTS, GOTTE.
GOTTE.

Il se nomme monsieur Détieulette.

MADEMOISELLE ADÉLAÏDE.

Monsieur Détieulette !