Page:Sedaine - Théâtre.djvu/386

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

descendais, c’est chez monsieur de Clainville que j’avais affaire. Jugez de ma surprise lorsqu’avec un air de mystère on m’a fait entrer chez vous par la petite porte du parc : ajoutez-y le changement de nom. Je vous l’avouerai, je me suis cru destiné aux grandes aventures.

LA MARQUISE.

Hé ! que veut dire monsieur de Clainville, en disant que vous nous appartiendrez de plus près que par l’amitié ?

M. DÉTIEULETTE.

C’est à lui, madame, à vous expliquer cette énigme ; et il me paraît qu’il n’a point dessein de vous faire attendre ; le voici. Ciel ! c’est mademoiselle de Clainville.


Scène XXIX

LE MARQUIS, LA MARQUISE, M. DÉTIEULETTE, mademoiselle ADÉLAÏDE, Sa gourvernante, GOTTE.
LE MARQUIS.

Oui, la voilà. Est-il rien de plus aimable ? Mon ami, recevez l’amour des mains de l’amitié. Madame, vous ne saviez pas avoir mademoiselle dans votre château ; elle y est depuis hier. Je suis rentré trop tard, et je suis aujourd’hui sorti trop matin pour vous la présenter. Elle nous appartient de très-près : c’est la fille de feu mon frère, ce pauvre chevalier, mort dans mes bras à la journée de Laufeld. Son mariage n’était su que de moi. Vous approuverez certainement les raisons qui m’ont forcé de vous le cacher : mon père était si dur, et dans la famille… je vous expliquerai cela. Ma chère fille, embrassez votre tante.

LA MARQUISE.

C’est, je vous assure, de tout mon cœur.