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de la Terre Sainte, et qui, disait-il, l’avait entendu chanter au roi Richard.

MARGUERITE.

Il vous a dit la vérité.

BLONDEL.

Mais, madame, vous qui avez la voix d’un ange, n’êtes-vous pas cette grande dame qui doit occuper la maison qu’on m’a dit être ici près ?

MARGUERITE.

Oui, bonhomme.

BLONDEL.

Ayez pitié, je vous prie, d’un pauvre aveugle, et permettez-lui d’y passer cette nuit, dans le lieu où il n’incommodera personne.

MARGUERITE.

Ah ! je le veux bien, pourvu que vous répétiez plusieurs fois l’air que vous venez de jouer.

BLONDEL.

Ah ! tant qu’il vous plaira !

MARGUERITE, à ses gens.

Je vous recommande ce bon vieillard. (Williams donne la main à Marguerite et la conduit dans sa maison.)


Scène IX

(Blondel se met à jouer plusieurs fois ce même air, avec des variations. Pendant ce temps, tout le bagage se décharge ; les gens de la comtesse vont et viennent. On dresse une grande table à la porte ; on y met du vin et des verres.)

BLONDEL, ANTONIO, DOMESTIQUES.
UN DOMESTIQUE, à Blondel.

Allons, bonhomme, mettez-vous là ! vous boirez un coup avec nous.