Page:Sedaine - Théâtre.djvu/484

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
BLONDEL.
Et de mon corps chassait
Mon âme languissante ;
Ma dame approche de mon lit,
Et loin de moi la mort s’enfuit.

(Il s’arrête, et écoute. Pendant ce couplet, Richard marque tous les degrés de surprise, de joie et d’espérance. Il cherche à se rappeler la fin du couplet, s’en souvient, et dit :)

RICHARD.
Un regard de ma belle
Fait, dans mon tendre cœur,
À la peine cruelle
Succéder le bonheur.

Pendant ce couplet, Blondel marque la joie la plus vive ; il a même l’air de se trouver mal de saisissement.

BLONDEL.
Dans une tour obscure,
Un roi puissant languit ;
Son serviteur gémit
De sa triste aventure.
RICHARD.

C’est Blondel ! Ah ! grand Dieu !

Si Marguerite était ici,
Je m’écrierais : plus de souci !
ENSEMBLE.
Un regard de ma [sa] belle
Fait dans mon [son] tendre cœur,
À la peine cruelle
Succéder le bonheur.

(Blondel répète le refrain, en faisant la deuxième partie : il danse, il saute, exprime sa joie par l’air qu’il joue sur son violon.)