Page:Segalen - L’Observation médicale chez les écrivains naturalistes.djvu/20

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banès[1]… il est bon de nous donner des tranches de vie, mais à la condition de ne pas nous les servir toutes crues ».

Voici donc les naturalistes — affublés d’une impassibilité toute verbale — en quête du document humain. Nous allons étudier maintenant les grandes voies d’observation qui s’ouvraient à leurs enquêtes et dans lesquelles, suivant leur tempérament, ils durent s’engager. Certains s’adressèrent à l’observation sur les autres, d’autres à l’observation sur eux-mêmes ; d’aucuns enfin s’en remirent à l’érudition par les autres et les livres ; nul d’ailleurs ne se cantonna dans un mode unique de documentation. Et la clinique objective, la clinique subjective et la documentation indirecte, distinctes et presque hiérarchisées par nous pour les besoins de l’analyse, se retrouvent à quelque degré chez tous.

  1. Chronique médicale, 1er novembre 1901.