Page:Segalen - René Leys.djvu/119

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tiquement, je ne sais m’y reconnaître. Où est la route là-dedans suivie ?… Où le Régent nous a-t-il reçu ?

… Il m’arrive fort à propos pour me tirer d’embarras :

— Dites-moi, Leys, par où donc avons-nous passé pour nous rendre à l’audience, ce matin ?

Il sourit :

— Je n’y étais pas !

— C’est vrai, mais, grâce à vous, je pourrai peut-être m’y retrouver. Voici, je suis sûr d’être bien entré par Tong-Houa-men ; ensuite, j’ai passé un canal sur un pont, celui-là peut-être. Regardez donc.

Mais lui, donne à mon plan, précis sur le papier, une attention méprisante à peine. Ce plan, cette feuille étalée au grand jour, lui déplaît, évidemment, à lui qui pénètre mystérieusement de nuit et se dirige là comme un familier.

Et puis, je le sens préoccupé. J’en suis sûr. Je ramasse mon plan. Il m’emmène… Est-ce le moyen qu’il a trouvé ?

Même jour. — Nous reprenons, au théâtre, une causerie aussi libre, aussi abritée que dans ma cour aux meilleurs soirs. L’abondance de la foule des hommes pressés autour de nous, au ras du plancher, — les cercles de milliers d’yeux de femmes piquant