Page:Segalen - René Leys.djvu/224

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— Un Européen n’a rien à craindre, même s’il est Professeur à l’École des Nobles !

— Je veux parler de ses hautes fonctions à… la Police Secrète…

Au moment où chacun doit se compter dans « notre » clan, il n’y a plus de prudence à garder. Je mets donc l’infime policier, Maître Wang, au courant des derniers titres officiels de René Leys, et de quelques-uns de ses plus avouables exploits.

Maître Wang prétend tout ignorer. Il y avait bien, dit-il, un étranger employé dans cette confrérie, mais avec un grade inférieur. C’était un Allemand. On l’a convaincu de vol, et chassé. Le chef actuel est un Pékinois nommé Siu.

Maître Wang est lui-même un fort bon policier, secret et discret, qui ne trahit point, même pour moi, ses patrons. S’il savait que je sais tout, et, comme le Phénix, bien d’autres choses encore ! — Nous convenons de lui aménager un recoin qu’il découvre derrière mes bâtiments de l’ouest, où j’ignorais ce prolongement, dont il s’arrangera, dit-il, ainsi que Madame Wang, sans nous compromettre.

Un mot de plus. Qu’est-ce qu’on dit, parmi ses amis mandchous, du retour en grâce du Chinois Yuan Che-k’aï ?

Rien. On n’en dit rien. La chose a passé parmi les nominations quotidiennes. Il est maintenant à la guerre, dans le sud. Quand l’affaire sera finie, on lui donnera un témoignage de satisfaction.