Page:Segard - Hymnes profanes, 1894.djvu/17

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Heureux si j’avais résisté
Et fui loin de votre beauté
          Enchanteresse,
Mais j’ignorais tout le pouvoir
Fascinateur de votre œil noir
          Et ma faiblesse !

Oui vous m’avez ensorcelé,
Et mon pauvre cœur affolé
          Se désespère
De se voir si vite isolé
Quand un mot aurait consolé
          Sa peine amère.

Que n’ai-je pu vous imposer
Mon amour vibrant, mon baiser
          Et ma folie !
Sous les astres d’or clair-semés
Nous nous serions peut-être aimés
          Toute la vie.

Et maintenant tout est perdu
Car c’est un autre que j’ai vu
          Aimer et plaire
Et je vais sangloter ailleurs
Mais très loin de vos yeux railleurs
          Dans la nuit claire !