Page:Segard - Le Mirage perpétuel, 1903.djvu/92

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Je me sens désormais au-dessus de la vie,
Comme les cloches dans les contes de Noël
Je vois les notes d’or qui glissent dans le ciel
Étoiles de la voûte où mon âme est ravie,

Ô coup d’archet strident et clair comme un appel !
Guitares, tambourins, mandolines, violes,
Chant de flûtes au vent comme des banderolles,
Mèlez votre cantique à l’hymne universel !

Je vogue sur les flots changeants de la musique,
Je me sens pénétré d’arômes et d’air pur,
Tout m’apparaît trempé de lumière et d’azur,
Dans la fluidité d’un rêve mélodique.

Qu’importent maintenant les rafales du cor ?
Flots de caresses, de parfums et de nuances
Je ne distingue plus parmi les résonnances,
Et mon âme, je crois, absorberait mon corps !