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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/158

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Basile. Nous allons chez ce brigand : le maire arrange l’affaire ; Basile renonce à porter plainte, moyennant que je paye une seconde fois ces cinq cents francs dans les quarante-huit heures : et pour éviter les friponneries, c’est le maire qui se charge de les recevoir et de faire l’acte. Voilà pourquoi je viens te demander cinq cents francs que je n’ai pas et que je ne te rendrai que dans un mois, à la foire Saint-Martin.

Thomas.

Ah bien ! voilà une belle affaire ! Cinq cents francs ! Le gredin, le brigand ! C’est comme pour moi. Il était en train de me voler six pieds de terrain tout le long de mon bois taillis et tout le fossé avec. Heureusement que Gaspard est savant et qu’il m’a prévenu ; il y est dans ce moment pour lui signifier d’avoir à arracher ses arbres.

Le père Guillaume.

Mais peux-tu me prêter les cinq cents francs ?

Thomas.

Oui, je te les prêterai, quoique ça me gêne un brin. Je vais te les compter, et Gaspard nous fera le reçu.

Gaspard ne tarda pas à rentrer ; il écrivit un reçu bien en règle. Guillaume le signa et partit pour remettre l’argent à M. le maire.

Thomas.

Eh bien ! Gaspard, et les arbres ?

Gaspard.

Je lui ai fait signer un papier comme quoi il s’en-