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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/350

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semble devoir nous changer complètement. Comme toi, je me sens meilleur près d’elle. »

Mina, de son côté, se trouvait heureuse ; elle sortait dans le jour avec sa bonne ; elle lisait, travaillait ; elle attendait avec impatience le retour de M. Féréor et de Gaspard.

Quelques jours après son mariage, Gaspard dit à M. Féréor en sortant de table :

« Mon père, ne pensez-vous pas qu’il soit convenable que je présente Mina à ma mère ?

M. Féréor.

Oui, mon fils ; c’est même nécessaire. Il faut que tu l’y mènes aujourd’hui.

Gaspard.

C’est ce que je pensais, mon père ; le voulez-vous, Mina ? Ma pauvre mère et Lucas seront fort heureux de vous voir.

Mina.

Je veux tout ce que vous voulez, Gaspard.

Gaspard.

Alors, nous accompagnerons mon père aux usines, et quand vous aurez tout vu, je vous mènerai chez ma mère. Vous faudra-t-il ma voiture ?

Mina.

Est-ce bien loin ?

Gaspard.

À un quart de lieue.

Mina.

Je fais sans me fatiguer deux ou trois lieues.