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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/384

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était une boîte d’une forme bizarre. Il l’ouvrit et vit un modeste crucifix en bois, une statuette de la Sainte Vierge, un chapelet en buis, un livre de prières et un portrait en miniature qui lui sembla être celui de Mina elle-même, mais vieillie.

Gaspard devina que c’était celui de sa mère ; il se mit à genoux, baisa et rebaisa cette image charmante ; il baisa aussi les pieds du crucifix, et allait le remettre en place, lorsque Mina parut. Elle poussa un petit cri joyeux, et, courant à Gaspard, elle lui prit la tête dans ses mains, lui fit un signe de croix sur le front et le lui baisa.

« Tu es béni, Gaspard ; béni par moi, par mon cœur, par ma mère et par le bon Dieu. Je suis heureuse, mon ami, de te voir prier ; si tu le veux bien, nous ferons toujours ensemble notre prière du soir ; celle du matin est impossible, car je me lève de bonne heure, pendant que tu dors encore probablement, mais rien ne nous empêche de la faire le soir. »

Gaspard.

Dès aujourd’hui mon cher petit ange gardien, dès ce soir je prierai à tes côtés… Et je te ferai venir un établissement plus convenable et plus commode pour nos prières du soir… et du matin, car je ne suis pas aussi paresseux que tu le crois.

Mina.

Tant mieux ! Ton déménagement est bien avancé, mon ami ; il ne reste plus que tes papiers, auxquels je n’ai pas voulu qu’on touchât.