Page:Segur - Les Deux Nigauds.djvu/176

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L’ÉLÈVE.

Chez le portier, imbécile ; il vend de tout.

INNOCENT.

Je ne sais pas comment faire.

L’ÉLÈVE.

As-tu de l’argent ? Je t’achèterai ce qu’il te faut, moi.

INNOCENT.

J’ai vingt francs ; mais, dans ma poche, je n’ai que vingt sous.

— C’est bien, donne-les moi : tu vas voir. »

L’élève courut chez le portier :

« Père Frimousse, avez-vous de bonne marchandise, bien fraîche ?

LE PORTIER.

Je crois bien, monsieur ! Voyez, choisissez.

L’ÉLÈVE.

Je prends dix croquets, deux pommes, un quarteron de noix et deux tartes. Combien le tout ?

LE PORTIER.

Dix croquets, cent centimes ; deux pommes, vingt centimes ; les noix, vingt-cinq centimes ; les tartes, quarante centimes : total, deux francs quinze centimes. »

L’élève ne prit pas la peine de vérifier le compte du portier ; il ne s’aperçut pas qu’on faisait payer trente centimes de trop.

L’ÉLÈVE.

Tenez, voici toujours un franc à compte ; mettez le reste sur le mémoire de Gargilier.