Page:Segur - Les Deux Nigauds.djvu/264

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Simplicie rougit et parut agitée ; elle venait de comprendre le ridicule de sa mise.

MADAME DE ROUBIER.

Eh bien ? Qu’avez-vous, ma pauvre enfant ? Êtes-vous souffrante ?

Simplicie ne répondit pas ; elle quitta le salon et rentra dans celui où étaient les enfants ; elle les trouva riant tous aux éclats ; le rire gagna Claire, malgré ses efforts pour garder son sérieux ; Marguerite et Sophie chuchotaient et riaient à se tordre. Simplicie, honteuse, désolée, restait debout, tête baissée, plus ridicule encore par le contraste de ses pivoines énormes et de sa robe arc-en-ciel, avec sa mine piteuse et ses yeux larmoyants.

CLAIRE.

On s’est moqué de vous, pauvre Simplicie, en vous habillant et vous coiffant ainsi ; laissez-moi vous ôter ces fleurs horribles ; vous serez déjà moins drôle.

MADELEINE.

Nous allons toutes vous aider. Asseyez-vous sur ce tabouret ; ce ne sera pas long.

Simplicie s’assoit ; les enfants se groupent autour d’elle ; Sophie tire une pivoine.

SIMPLICIE.

Aïe ! vous m’arrachez les cheveux.

SOPHIE.

J’ai à peine tiré ; je n’ai touché qu’une pivoine, une belle, par exemple.