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XIX

LES ÉPREUVES D’INNOCENT.


Innocent n’avait aucun soupçon de ce qui s’était passé chez sa tante et de la fuite de sa sœur. Il continuait à la pension sa vie pénible et accidentée par les tours innombrables que lui jouaient ses camarades. Paul, Jacques et Louis le protégeaient de leur mieux mais ils n’étaient pas de sa classe et ils ne pouvaient prévoir ni empêcher les méchancetés de détail dont il était la victime.

Un jour, pendant le silence de l’étude, une légère agitation se manifesta sur les bancs. Une révolte avait été préparée par la majorité de la classe pour se venger des maîtres de cette pension, où les élèves étaient rudement traités, mal nourris, mal couchés et sans aucune des distractions et des douceurs qu’on a souvent dans les bons collèges ; c’était Innocent qui avait été désigné pour servir de prétexte à