Page:Segur - Les Deux Nigauds.djvu/362

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êtes un menteur, un voleur, un lâche calomniateur ; que votre présence est une humiliation pour vos camarades et une honte pour ma maison ; en conséquence, je vais vous faire conduire au cachot et je vais faire prévenir vos parents afin qu’ils viennent vous chercher dès ce soir. »

Coz se frotte les mains.

« Grâce ! grâce ! Monsieur, s’écria Oursinet tombant à genoux. Ne dites rien à mes parents, je vous en supplie, ils me battront, ils m’enfermeront…

— Lâche ! dit le maître avec indignation, vous tremblez devant la punition que vous avez si bien méritée, et vous n’avez pas craint de faire passer Gargilier pour un gourmand, un menteur, un trompeur. Votre terreur ne m’inspire aucune pitié.

— Dégoûtant, dégoûtant, dit Coz à mi-voix.

— Père Frimousse, menez Oursinet au cachot de la petite cour. Vous lui porterez du pain et de l’eau pour son dîner. »

Le père Frimousse saisit Oursinet par le collet, et, malgré sa résistance, il le mena au cachot désigné, sombre réduit à peine éclairé par une lucarne, n’ayant pour meubles qu’un lit de planches avec une couverture, une table, une chaise et la vaisselle strictement nécessaire pour une si triste demeure.

« Madame, dit le maître à Prudence, j’ai écrit il y a peu de jours à M. Gargilier pour l’engager à