Page:Segur - Les Deux Nigauds.djvu/394

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la soigner et la distraire. Arrivez le plus tôt possible et tâchez de trouver un homme sûr pour vous accompagner jusqu’à Gargilier. C’est à vous de voir si la personne que Simplicie nomme dans sa lettre mérite confiance. Adieu, ma bonne Prudence : embrassez bien tendrement pour nous les chers enfants. Je ne regrette pas d’avoir cédé à leurs désirs, puisque la leçon a été bonne et complète et qu’ils me reviennent meilleurs qu’ils ne sont partis. Dites-leur que nous leur pardonnons de grand cœur leur sotte équipée, et remerciez Mme de Roubier de l’hospitalité qu’elle a bien voulu accorder à ma pauvre petite folle Simplicie. Je vous embrasse, ma bonne Prudence, avec tout l’attachement que vous méritez si bien. J’écris à ma sœur pour la prévenir de ma détermination.

« Hugues Gargilier. »


« Quel bonheur ! Oh ! Prudence, que je suis heureuse ! Je reverrai ma pauvre chère maman et mon pauvre papa ! »

Et Simplicie fondit en larmes. Innocent partagea sa joie et son attendrissement. Prudence rayonnait ; Coz restait triste et silencieux.

« Eh bien ! mon pauvre Coz, qu’avez-vous ? Vous n’êtes pas content des bonnes nouvelles que nous donne monsieur.

— Pourquoi moi content ? Moi voir partir et moi