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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Paris, 2 avril 1860.


J’irai demain porter ta quête chez le Nonce. Rien de nouveau, sinon que l’Empereur a demandé au maréchal de Mac-Mahon s’il avait vu Lamoricière avant son départ. « Non, Sire, il est parti trop précipitamment. — Je crains que la besogne qu’il va faire là-bas ne soit pas bien facile et je ne vois pas trop à quoi elle aboutira ; mais c’est égal, ce qu’il fait est chevaleresque. » — Je n’ai pas vu notre ami Louis Veuillot et je n’en ai pas de nouvelles ; le petit Louis va mieux…. Nathalie lui a parlé des Nouettes, car il veut toujours faire ses paquets pour aller voir Jacques…. Ton père va de même, triste de ton départ, ce qui est bien naturel. Mon pauvre Jacques est parti au désespoir de ne pas t’avoir et croyant que tu restais à Paris ; son désespoir m’a touchée et désolée. Adieu, mon enfant…



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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Paris, mercredi 4 avril 1860.


Chère petite, ton oncle Léonce[1] et une sœur quêteuse de Saint-Charles m’ont retardée et j’attends Nathalie pour aller à Auteuil voir les petites et

  1. Le baron de Villeneuve.