Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/113

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tout brouillé ailleurs, brouillent tout chez leurs maîtres. Dis-moi ce que tu penses de mon chemin nouveau longeant le hangar, de mes massifs, de mes espaliers neufs. Tu me diras, quand les feuilles seront venues, si les massifs cachent un peu ce que je veux cacher et si on leur; prévoit un avenir satisfaisant. Gaston est parti ce matin pour Bordeaux et Toulouse. Tout le monde va bien.



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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Paris, 14 avril 1860.


Merci de ta lettre, chère Minette ; d’après ce que tu me dis du malaise que tu éprouves, tu es probablement accouchée à l’heure où je t’écris ; c’est une triste et très pénible incertitude, que j’avale tant bien que mal en cherchant à ne pas m’étrangler au passage et à ne pas annuler par une rébellion intérieure les fruits de mon sacrifice extérieur. M. Naudet, qui te porte ce mot, te trouvera, j’espère, mère d’un troisième petit tourmenteur (en attendant que les années en fassent un consolateur). Je voudrais un Paul, autant pour mon cher petit Jacques que pour père et mère, et surtout pour éviter au malheureux Émile les difficultés de la Mar-gu-erite[1].

J’ai de bonnes nouvelles de Gaston, qui marche

  1. À cause de l’accent anglais de mon mari, lequel était né en Amérique et n’avait appris le français que vers l’âge de douze ans, à son arrivée en France.