Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/124

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quitté le couvent, il y a dix jours; de là chez moi. où je ne tousserai pas plus qu’hier et peut-être moins. J’espère que tu n’as pas fait l’imprudence de te faire relever hier à Aube, comme l’a écrit Émile à ton père; quinzième jour de couches, ce serait de la haute folie. Je comprends, car j’en avais le pressentiment, les ennuis que te donne la sœur; elles sont parfois insupportables et absolues comme des pachas. — Je n’ai pas vu Élise depuis longtemps; il est probable qu’ils viendront aux Nouettes avec moi et qu’ils y resteront jusqu’en septembre, à moins que les vacances ne les ramènent à Paris en août…

J’attends les trois chapeaux, que j’expédierai demain jeudi, grande vitesse. Ne t’effraye pas si tu les trouves un peu bizarres à première vue; ils arrivent de Londres; ils sont à la dernière mode et du goût le plus irréprochable. J’espère que les tètes entreront dans les chapeaux. Mon Jacquot n’est pas maltraité ni toi non plus. — Woldemar va de mieux en mieux; depuis hier il recommence son travail à la compagnie et il s’en trouve bien; il était harassé et assommé de cette vie de flânerie et d’oisiveté. Il plaint profondément X… et autres infortunés qui se condamnent a ne rien faire.

Adieu, ma chère Minette.



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