Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/137

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

j’espère, huit jours après. – Adieu, ma chère minette chérie.



――――


À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Paris, 26 novembre 1860.


Ma pauvre petite, tu es trop bonne de m’écrire encore, dans la persuasion où tu devais être que je ne t’avais pas encore écrit dimanche, puisque ce méchant Ir… renvoyait à Paris tes lettres adressées aux Nouettes. Je lui ai écrit, parce que c’est trop bète à lui! Je l’ai prié de vouloir bien suivre pour les Nouettes le règlement qui oblige les facteurs à porter les lettres à leur adresse, à moins d’avertissement au bureau de poste.

Tout le monde va bien, sauf le pauvre M. Cuvelier que j’ai vu hier et qui s’en va — malgré ce que disent ses médecins, — je crois qu’il est attaqué d’une phtysie soit laryngée, soit pulmonaire et qu’il n’atteindra pas le printemps ; il a quatre très mauvais symptômes, la voix caverneuse, comme enrouée ; la respiration très courte, un râlement fréquent dans la gorge, suivi de petits crachotements, et un amaigrissement sensible. Ils sont tous inquiets et ils ont raison[1].

J’ai si bien avancé mon Blaise que j’en suis à 296 etl que je le finirai aujourd’hui ; trois jours suffiront pour le relire deux fois. Je prie pour que M. Hachette le trouve a son goût et me le prenne immédiatement.

  1. C’était le beau-père de mon frère Anatole.