Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/148

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Nathalie arrive ce soir[1] pour la première communion de Camille ; elle nous l’a écrit hier par le télégraphe ; Camille est enchantée. Paul garde les enfans. — Nathalie arrive toute seule et remmène Camille, je ne sais pas encore si c’est avant ou après le jour de l’an. Je te donnerai dans trois jours des nouvelles de la première communion qui doit se faire à la messe de minuit chez Gaston; ton père, moi, Anatole, Edgard, Cécile communieront avec Camille. M. Keller en sera aussi. Adieu, ma chère petite. Je n’ai pas reçu de vos nouvelles depuis lundi….

Il neige et il gèle ici depuis trois jours; quel froid vous devez avoir aux Nouettes !…

J’ai oublié de te dire que je gardais Vital pour moi; il m’est nécessaire, et avec lui, j’ai un horizon de sécurité que je n’aurais pas autrement. Je te le lègue après moi.



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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Paris, vendredi, 28 décembre 1860.

Chère petite, me voici seule et trop libre de mes heures et de mes journées. Nathalie et ma petite Camille se sont mises en route tout à l’heure, à quatre heures, après avoir manqué le train de sept heures du matin, qu’elles devaient prendre; levées à quatre heures et demie, elles étaient archiprêtes à six heures, mais la voiture que M. Adolphe, concierge, avait

  1. De Hanovre où son mari était ministre plénipotentiaire.