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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Paris, 2 janvier 1861.


Le scélérat Ir…[1] recommence sa persécution, chère petite ; si tu n’avais pas au 3i décembre reçu de lettre depuis le 21, c’est qu’il a jeté ou perdu celles du 22, 24, 27, 29; je t’ai écrit une dernière fois le 3i pour finir l’année; je relève les lettres d’après mon registre. De toi, j’ai reçu le 23, 25, 27. Puis hier, Ier janvier…

Dis-moi comment est Vital avec sa lèvre recousue et s’il y paraît beaucoup ? M. Cuvelier est toujours de même ; il a reçu l’extrême-onction avant-hier soir et a répondu lui-même à tout[2]

J’ai donc oublié de te dire que Hachette m’avait pris et payé avec empressement mon Pauvre Biaise.

Castelli est venu me voir pour parler des illustrations et recevoir les complimens que mérite son âne. Je vais commencer… j’ose à peine avouer le titre pour lequel il me faut une haute approbation… je commence donc le Çà et là des en/ans avec cette préface : « Le titre est ambitieux, car il est imité d’un livre fait par un grand talent, un grand esprit, un grand cœur, toutes qualités auxquelles je n’ose prétendre ni aspirer, mais il est si simple, il offre

  1. Le fameux directeur de la poste de Laigle, dont j’ai raconté dans Mon bon Gaston les curieux démêlés avec ma mère.
  2. Il expira doucement quatre jours après, le 6 janvier, le jour des Rois, jour bien choisi, car il était du petit nombre des bons riches, vraiement charitable et générux pour les pauvres.