Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/172

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Paris, 10 mai 1861.


Chère petite, je reçois ta lettre… X… ne sera pas la même chose que Désiré ; c’est le paysan à peine dégrossi en place de l’homme civilisé… Dès mon arrivée je dirai à Théophile de chercher une position, car celle qu’il a prise chez moi ne me convient pas. Qu’il retourne chez les C… puisqu’on l’aimait tant. S’il entend parler de quelque chose et qu’il vienne te demander ce qui en est, tu lui diras qu’en effet je cherche quelqu’un de moins paresseux, moins bête, moins lourd et moins indolent, — Cécile va décidément à Ems au mois de juillet ; elle emmène Pierre et laisse Henri et Marie-Thérèse aux Nouettes. — Tu ne me parles pas de « Montalembert » et « d’Aumale » que [e t’ai envoyés dans le caquet des enfans; l’aurait-on soustrait ? « D’Aumale » est dans « Montalembert » couverture jaune. Garde-les-moi; je n’en ai plus. « Waterloo[1] » paraît demain; s’il n’est pas saisi, tu l’auras. Tâche de me faire vendre mon âne. Émile de la ferme ou Fresnes ou Vital y arriveront peut-être ; 10 pour 100 s’ils dépassent 80 francs; 5 pour 100 si c’est au-dessous. Quand le blanc sera vendu, tâche de m’en avoir un qui trotte, qui s’attelle, qui ne rue pas ; il faudrait pour bien faire que le vieux payât le neuf… Adieu chère enfant, je t’embrasse tendrement ainsi qu’Émile et les chers petits… Gribouille a 185 pages ; je

  1. De Louis Veuillot.