Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/262

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

à cette époque si je change décidément d’appartement, et je préparerai ce qu’il faudra pour cette translation. Adieu, ma chère petite, je t’embrasse tendrement avec tout ton monde. Je vais bien, mais je suis fatiguée ; je mène une vie agitée et très en l’air. Gaston déjeune et dîne chez moi, ce qui me repose après ma rentrée du couvent.

M. Naudet va très mal ; on l’a emmené à la campagne, je ne sais pas chez qui[1].



――――


À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Paris, 8 décembre 1868.

… Chère enfant…

Depuis huit jours je suis confinée chez moi par ma toux annuelle, j’espère qu’elle ne durera pas autant que celle de l’hiver dernier ; et puis le temps est si doux qu’il n’y a pas à craindre de refroidissement. Je n’ai pas pu aller à Vaugirard dimanche, mais Léon m’a remplacée ; il t’a donné tous les détails possibles sur Jacques et ses triomphes ; il s’était bien amusé mercredi, ainsi qu’Henri qui a été son fidèle compagnon de promenade. Jacques a déjà une réputation parmi ses camarades ; on dit de lui : « Oh ! Pitray ! c’est un fort ; » il est plus fort que les vétérans qui redoublent. Faut-il que ce pauvre petit ait travaillé ! Quand on pense qu’à ses premières compositions, il était dans les quarante ! Je regrette

  1. Il mourut subitement, peu de temps après, mais il avait précédemment reçu tous les sacrements avec foi et piété.