Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/268

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

pour sa sortie d’avant-hier. Il va très bien; il a une petite mine excellente; il est sorti avec ses cousins de Ségur et il ne s’est pas ennuyé… Je ne t’en dis pas plus long; la tête me tourne… je t’embrasse bien tendrement ainsi qu’Émile et les enfans. Je t’adresse un buvard avec une provision de papier à lettres que Jacques envoie à Jeanne et à Paul.



――――


À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Paris, 10 février 1870.


Chère enfant, je vais bien mieux ; je n’ai plus que de la faiblesse dans la tête, et une grande susceptibilité, quant à la fatigue et aux inquiétudes ou agitations d’esprit et de cœur. Jacques va très bien; sa dernière sortie a été très agréable ; il a eu la visite d’un très gentil camarade, son ami intime et son rival de croix et de rubans. Après la visite, il a été avec Henri au Jardin d’acclimatation, voir les jeunes éléphans et un chameau roux, en liberté (dans un enclos), qui les a tant amusés par un tas de fureurs et de courses ridicules, qu’ils se sont promis d’y retourner à la prochaine sortie. J’espère qu’il ne fera pas froid comme aujourd’hui, huit degrés de glace ; les engelures de la pauvre Françoise doivent la faire souffrir par ce temps ; tu ne lui fais donc pas prendre des bains de mains d’eau de son tiède, soir et matin? c’est une chose excellente et bien simple ; seulement il faut y penser. — Les émeutes de Paris sont ridicules; tous ces gens