Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/270

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beaucoup intéressée[1]… Quelle année affreuse nous commençons, quant à la température et à la sécheresse : ici, nous sommes desséchés ; glacés le matin, par lèvent nord-est, et trop réchauffés après midi, par un soleil de juillet; il doit en être de même en Normandie, trop voisine de la Bretagne pour ne pas subir les mêmes influences de température. — Tu as vu dans les journaux que les élections pour les conseils généraux sont pour le 11 juin. Est-ce que tu ne songes pas à t’y préparer une place par tes amis ou partisans de Laigle et des environs ? On t’en avait déjà parlé il y a quelque temps ; il me semble que tu y ferais tout aussi bien que certains prétendans qui ne sont même pas du pays. M. M… étant mort, tu prendrais sa place avec avantage. — Il y a bien longtemps que je n’ai eu de nouvelles des tiens. Gaston, plus occupé que jamais de son ministère et des voyages qui s’y rattachent, ne voit personne…. Olga ne m’en a pas dit mot dans ses courtes et rares lettres; je sais que ses yeux en sont cause en grande partie, et j’ai appris avec bonheur par Gaston que le repos forcé, que leur a donné le séjour à Paris, leur a fait beaucoup de bien; mais qu’elle continue à ne pas trop s’en servir si elle veut les conserver : qu’elle écrive peu, qu’elle lise surtout le moins possible et pas à contre-jour, pas de nuit, pas en s’éveillant, etc.

Adieu, mon cher Émile… Je te quitte pour Jacques qui continue à être classé dans les meilleurs

  1. Nous nous occupions beaucoup de l’érection de ce sanctuaire dédié à la Très Sainte Vierge, sous le nom de N. D. des Petits Enfants.