Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/308

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toyer.

Et bien d’autres méfaits de ce genre qu’il ne peut pas empêcher. Du reste, ces ennemis sont convenables et polis. — La prise de Paris va chasser tous ces gens-là, je suppose ; car ils ne se sont rapprochés que pour tomber sur Paris insurgé, et comme les insurgés sont en fuite ou tués, les Prussiens n’ont plus rien à glaner. — Adieu, ma chère petite… Il fait chaud et sec ; le pauvre Jacques doit avoir soif d’air, d’eau et de verdure : à Poitiers, c’est aride et peu arrosé, mais en revanche brûlant et étouffant.



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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Kermadio, 5 juin 1871.


Chère petite… Je ne demande pas mieux que de prêter mon appartement à Émile… d’autant plus que, d’après ce que je lis dans les journaux, la destruction de Paris ne tardera pas à se compléter et qu’on ne saurait trop promptement faire ses affaires et mettre en sûreté tout ce qui peut se retirer de Paris… Quant à moi, je vais faire emballer et mettre en sûreté (je ne sais où encore) divers objets auxquels je tiens, tableaux, dessins, pendules et livres. Si les esprits se calment, si les cœurs se repentent, il sera facile de remettre en place ce qui aura été emballé… Certainement, ma chère petite, à moins de mort ou autre empêchement fatal, j’irai passer chez toi le plus de temps que je pourrai des deux mois de vacances… Adieu, chère enfant.