Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/31

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excellente, aimable et charmante famille que celle des Pitray[1] !

Adieu, très cher Émile, je t’embrasse à ton tour bien affectueusement. Nathalie vous envoie mille tendresses ; Paul aussi ; les petites embrassent leur bonne tante Olga et leur oncle Émile.


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AU VICOMTE ÉMILE DE PITRAY


Londres, 8 novembre 1856.


Cher Émile, la Chancellerie se remplit de paquets immenses pour Mme Waleska et pour les dames du Palais, et mes modestes paletots et shalls attendent vainement leur tour d’ancienneté. Les absences continuelles de l’ambassadeur soit à Windsor, soit chez les lords qui l’invitent, soit à Compiègne chez l’Empereur, font retomber sur Paul seul tout le poids des affaires nombreuses et compliquées qui traitent de la paix de l’Europe. Indépendamment des affaires, il a son ambassadrice à distraire. Cette petite femme est une enfant gâtée qui a peur d’être seule, qui ne sait pas rester seule, qui pleure quand elle est seule ; son mari, qui l’aime malgré tout, à supplié Paul de ne pas la laisser faire de folies et de lui tenir compagnie le plus possible. La grossesse avancée de cette jeune femme la rendant incapable des exercices de cheval et de voiture qui

  1. Ils étaient, en effet, d’une amabilité empressée pour ma mère.