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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Malaret, 29 janvier 1873.


Chère enfant, j’ai reçu ce matin ta lettre qui m’annonce la maladie du petit Paul; j’avais su par Paul de Malaret, de retour hier soir des funérailles de l’Empereur, que le pauvre petit était souffrant et qu’Émile l’avait emmené à Livet ; Lydie m’avait déjà parlé de sa toux, qui l’avait inquiétée[1]… Gaston vient d’être guéri d’une toux obstinée causée par ses grandes fatigues, par les Eaux-Bonnes Homéopathiques ; tâche d’avoir des globules d’Eaux-Bonnea par Gaston. Cela t’évitera ainsi qu’au pauvre Paul les vésicatoires, les emplâtres, les visites de médecin, les potions et les boissons chères et détestables.

Je vais bien… Le précepteur de Louis est parti subitement hier matin, après une colère furieuse, après avoir dit aux enfans… qu’ils étaient des drôles, que nous étions tous des drôles et des drô-lesses. Il est parti emportant la clef de sa chambre; laissant tous ses effets, n’ayant pas touché les 150 francs qu’on lui doit; personne ne sait ce qu’il est devenu ; on suppose qu’il a été à Toulouse pour partir en chemin de fer… Adieu, chère enfant… je t’embrasse.



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  1. Il était très souffrant des suites d’une fièvre muqueuse.