Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/41

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titres avec la fortune. Adieu, ma chère petite bien aimée ; je t’embrasse tendrement avec Émile. Fais part pour moi à ton beau-père, à Laure, Zoé, à Victor, de la naissance de Louis de Malaret et ajoutes-y mes souvenirs bien affectueux. Adieu, ma chère petite.


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AU VICOMTE ÉMILE DE PITRAY


Londres, 19 novembre 1856.


Tu dois être de retour à Pitray, cher ami ; je ne risque donc pas la lettre ci-incluse en te l’envoyant aujourd’hui. Jusqu’ici j’ai craint d’égarer ce témoignage écrit de la tendresse d’Olga pour toi et de la rectitude de mon jugement ; elle te voit tel que je t’avais deviné et jugé en dernier ressort, et son cœur si affectueux reporte sur toi sa tendresse dans toute sa force. Je suis on ne peut plus heureuse de cette union que j’ai si vivement désirée pendant des années, mais sans oser l’espérer, tant je te savais d’antipathie pour le mariage. Jamais Olga n’eût été dans une autre famille et avec un autre mari, heureuse comme elle est dans la tienne et avec toi. — Passons à Londres et donnons des nouvelles de l’accouchée, qui va très bien, de l’enfant, qui va à merveille, qui ne crie presque pas, qui est fort et gros, tel enfin que je voudrais déjà voir notre cher petit Jacques, si Jacques il y a.

Olga me mande que tu l’emmènes probablement du 25 au 30 ; elle est impatiente de voir et d’occuper le charmant appartement conquis par