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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Pau, i3 mai 1859.



Tu as su, chère petite, par ma lettre à ton père, comment une erreur de mot du télégraphe de Paris m’a séparée de vous tous sans aucune nécessité. Nathalie, quoique enchantée de ma seconde visite, est désolée de l’avoir occasionnée bien involontairement; au bureau télégraphique de Pau, on a vérifié dans les registres que la dépêche portait bien : Restez. J’espère que ton père a porté plainte contre le bureau de Paris, dont c’est la troisième erreur à mon endroit. On devrait leur faire payer mon voyage, qui me revient à six cents francs environ, y compris les faux frais et mes gratifications aux domestiques de Nathalie. Je resterai ici une douzaine de jours au plus; je serai de retour à Paris les premiers jours de la troisième dizaine de mai. J’attends pour fixer le jour du départ et du retour que Madeleine soit tout à fait bien[1] et que la maladie ne gagne pas soit Nathalie elle-même, soit Camille ou le petit ; jusqu’ici ils vont bien. Madeleine est sortie deux fois avec moi au jardin; aujourd’hui elle mange à table. Si tu n’as pas donné suite à ton lumineux projet d’aller m’attendre aux Nouettes, je crains que tu n’y ailles un peu tard,

  1. Elle avait eu une attaque d’angine couenneuse, et une erreur dans la dépêche avait ramené ma mère à Pau.