Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/96

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faudra des soins jusqu’après tes couches. Je suis enchantée que mon pauvre Jacquot aille bien et que son état de pleurs faciles et de grognonnerie inaccoutumée n’ait pas été le commencement ou l’indice de quelque maladie… Nous attendons Émile, qui est ou n’est pas propriétaire de Livet depuis trois heures. Il sera ici à cinq heures; ta lettre l’attend dans sa chambre; il t’aura sûrement écrit de Mortagne pour te dire ce qu’il aura fait pour Livet. Il fait superbe, mais un froid glacial; quand je suis sortie ce matin à huit heures, le thermomètre marquait un degré au-dessus de zéro. Émile n’aura pas chaud pour revenir; j’ai bien fait de lui donner la couverture de voiture pour s’envelopper les jambes.

Donne-moi une idée pour quelque chose de chaud et de facile à mettre ; un grand mantelet de drap ouaté, avec un volant en drap, serait, je crois, bon et commode; mon shall n’est pas chaud du tout; c’est du cachemire d’Ecosse, sec et mince. Il me faut quelque chose que je puisse mettre pardessus dans les grands froids, ou seul dans les températures modérées. Combien me faudrait-il de drap et de taffetas de doublure, et à combien le mètre? Tâche de me savoir cela; je me déciderai alors et je ferai faire la chose par ma femme de chambre. Ce n’est pas pressé; ne me le fais que lorsque tu te trouveras dans un magasin pas cher pour ton propre compte[1]. Je t’embrasse bien tendrement avec mes bons, beaux et chers petits.

  1. Ma mère si généreuse pour les autres était pour elle-même d’une parcimonie touchante.